mardi 11 mars 2008

les alléas du voyageur

Après le cauchemar d'hier, tout semble d'une grande fluidité aujourd'hui. J'ai dormi comme un bébé et je me sent plus serein.
Les derniers jours à Paris ont été épuisants. Les contres temps d'hier m'ont crispés au delà du raisonnable. Il faut avouer que je n'ai pas été gâté...
ça a commencé par un mail reçu dans la nuit de dimanche à lundi, me signalant que mon vol Paris Londres avait été annulé. J'étais en plein rush, mes sacs n'étaient pas fait, mon appartement ressemblait à une porcherie... Petit moment de panique puis la décision qui s'impose d'elle même : nuit blanche pour essayer de tout finir et départ à l'aube pour Roissy. Objectif : trouver un vol de remplacement...
Je me retrouve donc enregistré sur le vol de 9h25. Juste le temps d'acheter deux magazines et je dois me rendre en salle d'embarquement. Et je commence à attendre. Mes paupières sont lourdes et je ne rêve que d'une chose : le moment où je serais posé dans le londres-shanghai et où je pourrais dormir jusqu'à plus soif...

Je suis sur le point de partir pour six mois dans une ville que je ne connais pas, un pays qui s'engouffre dans le capitalisme le plus sauvage les yeux fermés, un régime proche des dictatures les plus durs et je ne pense qu'à une chose : dormir...
Mais l'attente continue.
J'en profite pour passer quelques coups de fil de dernières minute et comme on nous annonce que le vol aura du retard pour des raisons météo, une énorme tempête s'abat sur l'Angleterre, je demande l'autorisation de ressortir pour me fumer une cigarette. Je repasse tous les contrôles à l'envers et me retrouve dehors. Elle n'est pas qu'en Angleterre la tempête ; Enorme bourrasques d'un vent bien frais, Crachin glaçant... Je ne m'éternise pas sur mon mégot et repasse tous les contrôles.
De retour dans la salle d'embarquement , nouvelle annonce : On risque de ne pas pouvoir décoller avant 14h00. Mon vol pour Shanghai décolle à 13h45... Même avec l'heure de moins à Londres, ça va être compliqué...
Brusquement, on annonce l'embarquement immédiat. Le Commandant de bord a vu un créneau possible autour de 10h30.
Je prend place avec satisfaction dans la cabine, me disant que je vais enfin pouvoir dormir et on recommence à attendre. Seul le vent fait bouger l'avion. Je somnole tranquillement. L'hôtesse nous annonce qu'on attend encore 4 passagers et on y va. Je m'endors. Quand je rouvre les yeux, on n'a toujours pas bougé. 11h15. Je demande à mon voisin ce qui se passe et il me dit que les retardataires nous ont fait rater notre petite fenêtre de décollage. On en attend une nouvelle... BRAVO !!!

Finalement on est pull off à 12h15 et on décolle 20 minutes plus tard. Je m'endors à nouveau juste après pour ne me réveiller que quelques minutes avant l'atterrissage. Je me sent groggy. On atterri. 13h05. Tout reste encore possible, pourvu que l'autre avion ai un tout petit peu de retard.
C'est sans compter sur le temps qu'il faut pour trouver un dock pour accoster. Celui qui nous était réservé a été cédé à un autre avion arrivé avant nous. Le temps s'écoule. On attend. Après un quart d'heure, un sas se présente enfin à nous. On débarque. Je tente le tout pour le tout. Je me dépêche, je transpire, je rate de quelques secondes le bus qui doit m'emmener au terminal 3, j'attends, je passe la douane, le rayon X pour la 3ème fois de la journée et arrive au comptoir Virgin Atlantique ! Booking Closed...
C'est raté. What's next ?

On m'oriente vers le comptoir de British Airways où une hôtesse me book sur le vol du lendemain et me réserve une chambre dans l'un des nombreux hôtel d'Heathrow. J'avais cru une seconde que je pourrais profiter de ce léger contre temps pour revoir Londres mais fallait pas trop rêver.
On m'indique où prendre le bus pour rejoindre mon hôtel. Après des Kilomètres de couloirs, j'arrive à la station et j'attends que mon bus arrive. J'en ai marre d'attendre.
20 minutes plus tard un bus arrive. Je demande à la chauffeuse si elle va bien à l'hôtel où je suis enregistré, lui montre le vouncher que British Airways m'a donné et elle confirme.
Je commence à me détendre et la perspective d'une bonne douche me réconforte. Ce n'est plus qu'une question de minutes. Demain sera un autre jours...
A l'accueil de l'hôtel on me regarde avec un air désolé. Il y a deux Premier Inn à Heathrow ; je ne suis pas dans le bon...
Je concentre toute mon énergie pour ne pas me mettre à hurler, à taper du poing, à me rouler par terre et demande le plus calmement possible, dans un anglais quasi parfait : "And how the fuck am I suppose to go there now ?! (et maintenant je fais comment ? Putain de merde !) lui : "we can call you a cab". Moi : "and how much would it cost ?" lui : "between 7 to 8 pounds..."

Je décide d'attendre le prochain bus qui doit me ramener au terminal 3 d'où je pourrais prendre un autre bus qui lui, m'amènera dans le bon hôtel...
Je demande à quelle heure passe le prochain : "It should be here any minutes. Do you want a cup of tea ?" Tu peux te la foutre au cul ta cup of tea ! "No thanks. I'm gonna go out for a smoke".
Je l'ai attendu trois quart d'heure, ce mother fucking bus !

Coup de bol, quand il arrive, c'est la même chauffeuse qui m'avait déposé une heure plus tôt et elle me propose de m'amener directement à mon hôtel, sans passer par la case terminal 3. Vu que je suis le seul passager, ça ne dérange personne et ça sauve la fin de ma journée. Je tiens donc à remercier ici chaleureusement cette âme charitable !

A peine arrivé dans ma chambre, j'ai pris un bain bouillant ; le premier depuis des années, et j'ai fait une sieste de deux heures.
J'ai dîné au resto de l'hôtel, envoyé des mails en sirotant une pinte de bière locale et très rapidement, j'étais de retour dans les bras de Morphée. J'ai dormi jusqu'à 10h. Ca m'a fait un bien fou. Et dès lors tout à roulé. Bus, check in, douane, rayon X, Duty Free, salle d'embarquement, embarquement, décollage à l'heure... Que du bonheur.
Quand ce post sera en ligne, je serais à Shanghai !

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